Vivre c'est risquer

Ne pas risquer, c’est déjà renoncer à vivre

Il est courant d’entendre :

“Je le ferai demain.”

Mais le “demain” n’existe pas vraiment.
Et il prend mille formes : 

“Quand les enfants seront grands.”
“Quand j’aurai plus d’argent.”
“Quand j’aurai plus de temps.”

Ces phrases semblent inoffensives, mais elles cachent un piège.
Elles nourrissent un mouvement d’excuses : celui qui nous empêche de plonger dans la vie. 

Une part de nous aime ces excuses.
Elle s’y réfugie.
C’est la part qui préfère rester petite, qui redoute la grandeur,
celle qui se protège du risque d’être vraiment vivante.

Elle murmure :

“Reste tranquille, ne bouge pas, tu seras en sécurité.”

Mais la sécurité n’est pas la vie.
Vivre, c’est risquer.

Chaque souffle contient une part d’incertitude.
La vie est, par nature, instable — elle peut s’arrêter ou tout bouleverser en un instant.
Vouloir la contrôler, c’est se mentir.

Repousser à plus tard, c’est croire que nous sommes les maîtres du temps.
Des seigneurs tout-puissants capables de retarder ce qui nous appelle.
Mais la vie n’attend pas.

J’ai vécu des moments où tout a vacillé.
Où je ne savais pas si j’allais encore respirer les minutes suivantes.
Et là, au cœur de cette incertitude, j’ai senti une évidence :

J’avais manqué un rendez-vous avec la vie.

Je croyais avoir bien vécu,
et je riais intérieurement en découvrant que je n’avais fait que dessiner les contours d’une vie, sans jamais y entrer.

Toutes mes excuses me sont revenues comme des éclats de miroir :
ne pas aimer assez, ne pas profiter assez,
ne pas oser par peur de perdre,
par peur d’échouer.

Mais la vérité m’a frappé :

En refusant de risquer, j’avais déjà échoué.

Vivre, c’est risquer.
Vivre, c’est oser.
Vivre, c’est répondre maintenant,
car la vie se joue à chaque instant.

Elle n’attend ni le courage ni la perfection :

La vie se donne à ceux qui osent la recevoir.